Entendu sur France Inter tout à l'heure avec Mathieu Vidard, Emmanuel Garnier parler de son livre "Les dérangements du temps" sur une synthèse diachronique du climat depuis 500 ans.
Mise en perspective (prise de champ) des dérèglements climatiques actuels au sein d'une assez longue période historique. Eclairage sur le temps (time) et le jugement humain d'un évènement déformé par un défaut de mémoire. Non, la tempête de 1999 vécue en France n'est pas la tempête du siècle, par exemple.
Eclairage également sur la complexité du climat et la tentative de sa maitrise par l'homme.
J'apprends ainsi que les historiens-climatologues ont élaboré un projet transdisciplinaire, en y mêlant notamment les sciences sociales, pour y puiser justement les évènements ressentis dans la mémoire des sociétés et non plus seulement des données factuelles de météorologie. Car les faits en l'espèce sont simplement des mesures de variables mathématiques, il y manque l'information essentielle pour l'homme : çà nous fait quoi ? C'est froid ou chaud ? C'est violent ou doux ? Il y manque donc le couplage entre deux champs : le champ scalaire de la variable (pression, température, etc.) et le champ (tensoriel ?) psychique de l'observateur expérimentant ladite pression ou température. Ce couplage, cette liaison nécessaire (sujet/objet) est enfin perçue dans toute son essentielle dimension ou brutale vérité, aussi par les scientifiques.
D'ailleurs, Emmanuel Garnier illustrait ce propos en substance en argumentant que la modélisation (numérique) sur le climat a besoin de cales "subjectives" pour se tarer. Tout modèle doit se confronter aux faits et à des mesures, des saisies de la "réalité". Mais là, on parle bien de mesures de ce que ressent l'homme.
Chouette !
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