Nous avons vu avec "Chaos et Imprédictibilté" que notre monde macroscopique, celui soumis de façon tangible à la force gravitationnelle et régie par la relativité générale, n'existe in fine avec "certitude" qu'au présent.
Hélas, nous avons compris également que le présent est entaché d'une imprécision : car , en principe, dans le domaine de la physique "classique", dans le domaine des "gros" objets, il est aisé de calculer et de connaitre l'ensemble des interactions subies par l'objet étudié, sa masse, sa position initiale, son impulsion initiale (...etc) en appliquant des lois connues et éprouvées.
Oui, nous avons des équations issus de principes (comme le Principe de Moindre Action qui aboutit à la Relation Fondamentale de la Dynamique par exemple).
Ces équations reposant donc sur le postulat de la continuité, aboutissent de fait à une réalité déterministe.
Le problème se pose lorsque le physicien s'occupe de mesurer, c'est à dire de créer une fonction qui à toute observable fait correspondre un nombre réel. Car, dans cette opération de mesure, il y a réduction d'information : toute mesure est assortie d'un intervalle de confiance, d'une "précision". La mesure physique est en effet un rapport de grandeur dans lequel on exprime une observable par rapport à une autre (15 briques ont une masse au repos de 15 kg (à 0,5 kg près)) et non un compte (il y a 15 briques). Or, par définition, par construction, ce rapport de grandeur est entaché d'incertitude, d'imprécision.
Nous avons appris à ne plus voir cette incertitude car le développement des calculateurs mécaniques puis électroniques a augmenté de façon considérable la vitesse de calcul (rapport d'itérations numériques sur le temps) et donc diminué d'autant l'imprécision du rapport de grandeur de la mesure en physique. Mais cette diminution ne veut pas dire disparition ! Et si cette plus petite imprécision numérique nous a permis d'avoir confiance en nos audaces : faire voler un avion, lancer une fusée habitée, aller sur Mars un jour, allonger la durée de vie de nos appareils mécaniques, construire des très hautes tours et des très longs ponts etc..., elle existe pourtant toujours bel et bien.
Et doit nous empêcher de devenir totalement aveugle à l'insoutenable incertitude de la réalité et de notre vie.
Récapitulons : le présent est également incertain. C'est bien pourquoi nous déployons autant d'effort depuis des siècles pour diminuer cet incertain et par là, la peur qui nous tenaille d'avancer sur ce terrain "mouvant".
Que nous reste il alors à explorer dans cet espace temps si imprédictible, si incertain, si chaotique ?
Sans doute, notre rapport au temps.
Notre rapport à la peur de ce qui suit, de ce qui n'est pas encore, de ce qui va arriver.
Notre rapport à ce qui nous anime, nous émeut, nous fait vibrer.
Notre rapport à l'émotion.
Notre rapport à l'amour.
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